Un dimanche sous l'eau

Publié le par Mocky Fetii

Cette journée a commencé par un déluge de pluie dès 4 heures du matin et s'est écoulée dans la même lignée. Réveil les yeux dans le gris, le ciel bas et lourd, l'île de Moorea disparue derrière un écran de pluie. La barrière de corail apparaissait par moment, mince ligne d'écume. La houle de secteur Sud Ouest, toujours aussi forte nous condamne l'accès aux sites de plongées de la côte Ouest.

Donc ce matin, nous embarquons sur le bateau pour un site plus protégé et bien connu, celui des 3 épaves. Enfin, pour la première fois, nous ferons en autonomie avec un autre plongeur la troisième. Le bateau nous dépose sur l'épave d'un petit bateau d'environ douze mètres. La descente se fait dans un bleu chargé en particules, et la silhouette finit par se dessiner vers 25 mètres. Pas d'intérêt réel à cette découverte, un fond sableux, une coque ouverte, et différentes parties disséminées autour dans un triste état. Peu de poissons, quelques poissons chèvres, lutjans et perches pagaies et une visibilité réduite. L'intérêt est de s'orienter pour rejoindre les roses, et l'épave du Schooner, la goélette en bois coulée depuis 1976.

Là nous retrouvons les deux autres palanquées après quelques minutes de cap au Sud. La carcasse de bois ouverte et l'ensemble de câbles créent toujours une ambiance de cimetière. Avec la lumière du jour qui passe à travers la charpente, le décor est dressé et de nombreuses espèces de poissons se sont appropriées les lieux. Mérous célestes, lutjans, perches pagaies, demoiselles, labres nettoyeurs, carangue bleue, murène, poissons papillons, un régal de se faufiler au milieu de ces bancs et de les voir tourner autour de nous.

Puis en continuant encore sur 30 mètres, l'épave de l'hydravion Catalina apparaît. Un petit tour sous les ailes pour saluer deux tétrodons et en contournant la dérive, je rentre par la porte cargo située à bâbord. Je me glisse dans la travée étroite jusqu'au poste de pilotage, en m'asseyant au poste de Copilote, un petit coucou pour immortaliser le moment et j'évacue entouré de poissons chirurgiens. Retour vers la goélette pour finir la plongée. Je ne suis pas pressé de remonter à la surface, car en levant les yeux, nous voyons la pluie qui tombe drue. J'entame la réserve, il faut se résoudre à quitter cet environnement paisible pour retrouver le vent, la fraîcheur et le gris. De retour au club, il faudra une tasse de thé chaud et pour la première fois du chauffage dans la voiture pour se sentir bien.

Pour cette fête des pères, je me suis offert un petit plaisir solitaire, il faut dire que la météo a découragé la famille.

Et avec un temps aussi maussade, nous avons joué à des jeux de société le reste de l'après midi.

 

Les 3 épaves Juin

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